Le Bien Public - Les gentils clowns se cachent
Rencontre avec Bob Le Clown, artiste exerçant à Dijon, qui évoque les difficultés que les clowns professionnels rencontrent aujourd’hui.
Dijon : Les gentils clowns se cachent
"Mon plaisir c'est de faire rire les gens", Bob Le Clown.
Crédit photo : Bruno Dancin Photographe
Le 10 octobre dernier, à Périgueux (Dordogne) un adolescent a été arrêté pour avoir poursuivi des passants déguisé en clown. Depuis, de nombreuses autres affaires ont eu lieu. Faits réels ou rumeurs, les méchants clowns sont bien présents dans l'esprit des gens. En réponse à cela, des « brigades anti-clowns » ont même vu le jour, tout aussi violentes voir plus.
A Dijon, Bob Le Clown exerce depuis 30 ans. C'est en visionnant un téléfilm qu'il a eu l'envie d'essayer. « Depuis, je suis rentré dans un autre monde », explique-t-il. Et quand l'affaire des méchants clowns arrive dans la discussion, c'est non sans émotion et les larmes aux yeux qu'il répond que le public a perdu en spontanéité. Pourtant, les clowns ont toujours fait l'objet de peurs et de méfiance, beaucoup souffrent de coulrophobie. Mais avant, Bob pouvait passer une journée entière dans les rues de Dijon, à gonfler des ballons et amuser la galerie, avant de rejoindre, le soir, un bar ou un restaurant. « Aujourd'hui, j'ai peur des gens, confie-t-il, la larme à l'oeil. En chassant les clowns, on chasse l'humour, on chasse le rire ». Et le rire, pour lui, c'est bien un des éléments le plus important. « Mon plaisir, c'est de faire rire. Mais derrière le rire, il y a aussi le bonheur d'être en vie ».
Cependant, lorsque la question d'arrêter d'exercer arrive sur la table, Bob Le Clown est catégorique. « S'il le faut, je rentrerai dans la clandestinité … Ca ne sert à rien de provoquer ». En revanche, il avouera quand même que cette peur du public et de leurs réactions n'est présente que tant qu'il n'est pas en clown. « Une fois l'habit passé, le maquillage réalisé et le nez installé, j'oublie tout et mon seul objectif est de faire rire la prochaine personne que je croiserai ».
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Article paru le 08 novembre 2014 dans Le Bien Public.
Crédit photo : Bruno Dancin Photographe
